Zoom sur : le marché français de l’Ad Tech

Avec les témoignages de 150 décisionnaires marketing en Europe, ce guide explore les techniques de conversion actuelles - et les stratégies les plus efficaces.

À l’heure du tout digital, les consommateurs cumulent aujourd’hui les appareils, et sont connectés 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. On pourrait donc penser qu’il est bien plus simple pour les annonceurs d’interagir avec leurs consommateurs cibles – pourtant, l’Ad Tech n’a jamais été aussi complexe.

Selon une étude Criteo, on comptera d’ici à 2022 environ 4,66 milliards d’internautes dans le monde, avec au moins deux appareils connectés pour 56 % d’entre eux. Les internautes européens seront au nombre de 441 millions d’ici à 2022, 86 % d’entre eux possédant au moins deux appareils connectés. Toujours en forte croissance, Internet est désormais le deuxième plus grand canal publicitaire au monde, représentant plus d’un tiers (34 %) des dépenses totales en publicité en 2017. Bientôt, celles-ci surpasseront les dépenses consacrées à la télévision.

Mais comment les marketeurs français tirent-ils parti du marché croissant des annonces publicitaires digitales ? Notre dernier rapport sur l’état de l’Ad Tech dans la zone EMEA analyse en profondeur les résultats exceptionnels de l’étude Criteo « Acquérir, Convertir et Réengager », menée en partenariat avec la société d’étude de marché Euromonitor. Avec les témoignages de 150 décisionnaires marketing en Europe, ce guide explore les techniques de conversion actuelles – et les stratégies les plus efficaces.

Le rapport EMEA explore les grandes tendances Ad Tech à suivre en 2019, les meilleures stratégies de réengagement, les indicateurs les plus utilisés pour évaluer l’efficacité et plus encore. Cet article examine de plus près le marché français de l’Ad Tech.

L’Ad Tech en France

Selon une étude menée par Statista, environ 72,8 % de la population française (soit 48,9 millions d’individus) achetait en ligne en 2018 (+1,0 % année après année). Le taux de pénétration des utilisateurs devrait par ailleurs atteindre 76,1 % d’ici 2023.

Source : Statista

Avec une part de marché pesant plus de 13 milliards d’euros en 2018, la mode est le segment e-commerce le plus important en France. Le retailer La Redoute est par ailleurs un des plus grands acteurs de l’industrie dans la région. Selon une étude de l’Ecommerce Foundation, l’e-commerce a augmenté de 14 % en France en 2017.

La collecte en magasin et les consignes à colis gagnent du terrain

Si les français préfèrent encore recevoir leurs colis à domicile ou au travail (données Fevad), la collecte en magasin et les consignes à colis trouvent peu à peu leur place parmi les modes de livraison préférés.

Le mobile progresse

Porté par l’augmentation des transactions sur smartphone, le mobile continue de progresser sur le marché français de la vente en ligne. Une tendance confirmée par l’étude « Global Commerce Review » de Criteo : au deuxième trimestre 2018, 39 % des ventes en ligne enregistrées en France provenaient de smartphones ou de tablettes — soit 8 % de plus qu’au deuxième trimestre 2017.

Les français fans de Facebook

Loin devant Youtube, Instagram et Snapchat, Facebook est le réseau social le plus populaire en France. Selon les données de Statista, 45 % des 36 millions d’utilisateurs Facebook en France ont consulté quotidiennement la plate-forme en 2018.

La popularité de Facebook est telle que le Président Emmanuel Macron a récemment annoncé la création d’un partenariat de six mois entre le pays et le réseau social pour lutter contre les discours haineux.

L’impact de Facebook dans la région a également conduit les leaders à implémenter une « taxe GAFA » (Google, Apple, Facebook et Amazon), imposant aux géants tech de payer leur juste part d’impôts en Europe. La nouvelle taxe est entrée en vigueur le 1er janvier 2019.

Rapport sur l’état des lieux de l’Ad Tech : en France, l’e-commerce prospère

Comme l’indique notre rapport sur l’état de l’Ad Tech, plus de 3,5 milliards de personnes se connectent aujourd’hui régulièrement en ligne. Le digital pèse aujourd’hui pour 40,2 % des dépenses publicitaires totales à l’international.

Selon une recherche Ecommerce Europe, le marché de l’e-commerce global devrait atteindre les 602 milliards d’Euros d’ici fin 2018. Avec un marché environnant les 93,2 milliards d’Euros, la France est une des plus grandes nations européennes de l’e-commerce, derrière le Royaume-Uni (178 milliards d’Euros) et l’Allemagne (93 milliards d’Euros).

En phase avec la montée de l’e-commerce, les dépenses publicitaires en Europe sont supérieures en ligne, avec une croissance stable depuis 2014. Si la publicité télévisée demeure en force, la région enregistre toutefois une baisse des annonces papier, et une stagnation des dépenses publicitaires extérieures et de radio.

En termes de tactiques, les marketeurs européens investissent de façon importante dans les annonces payantes et dans le marketing traditionnel (chacun représentant 15 % des dépenses publicitaires totales). Arrivent ensuite les réseaux sociaux avec 13 %, un chiffre toutefois en hausse.

En France, la part du marketing traditionnel est importante (18 %), alors que la télévision reste le canal publicitaire principal. Environ 13 % des budgets sont passés dans les tactiques d’annonces payantes comme le retargeting et les bannières publicitaires.

Comme l’indique le graphique ci-dessous, les dépenses publicitaires en ligne augmentent de façon stable en France (contrairement aux annonces papier, à la radio et en extérieur), dépassant même les importantes publicités télévisées.

Quelles stratégies pour réussir sur le marché français de l’Ad Tech ?

Trouver les bons partenaires.

Les marketeurs incapables d’identifier les canaux et les tactiques les plus efficaces ne pourront ni convaincre les parties prenantes, ni obtenir le budget dont ils ont besoin. Miser sur les bons outils et partenaires pour une attribution basée sur les données, c’est donc s’assurer de maximiser la rentabilité de chaque centime dépensé.

Éveiller l’intérêt des consommateurs.

Les marketeurs européens misent sur des promotions et des annonces visuellement attractives pour booster la réactivation dans l’application. La stratégie des promotions attractives – à travers des e-mails engageants, sur les réseaux sociaux ou in-app – semble aussi être la plus utilisée dans les campagnes d’achats répétés.

Miser sur la créativité.

Les bannières interactives, les vidéos, les emplacements peu ordinaires (publicité affichée sur les marches du métro plutôt qu’à l’intérieur ou à l’extérieur des trains) et le marketing de l’expérience font partie des idées innovantes permettant de cibler les prospects au bon endroit et au bon moment. Pour séduire les esprits et les cœurs des consommateurs en 2019, les marketeurs devront sortir des sentier battus de la publicité payante.

Dernier point, mais pas le moindre sur le marché français de l’Ad Tech : les consommateurs pousseront les retailers à jouer la carte de la personnalisation.

Dans l’environnement concurrentiel actuel, les marques et les retailers réalisent que pour séduire le consommateur moderne, les annonces doivent faire bien plus que de promouvoir un produit.

« En 2019, les plus belles annonces ne seront pas celles qui vendent, mais celles qui divertissent, informent et inspirent. » –Rapport Criteo sur l’état des lieux de l’Ad Tech en 2019

Francois Costa, Directeur Général Criteo France, confirme :

« 2019 sera une année charnière pour le retail : les consommateurs exigeront davantage de leurs expériences et de leur engagement avec les marques, ainsi qu’une plus grande variété de choix, de services et de prix. Pour rester à la hauteur, les retailers devront connecter les points de contact entre eux, des ordinateurs aux magasins, et interagir avec les consommateurs à travers des échanges inspirants et ultra-personnalisés. »